Parmi les récentes manifestations nationales en Iran, des pannes de courant imposées par le gouvernement ont mis hors ligne plus de 90% des connexions Internet du pays et empêché la plupart des Iraniens de communiquer avec le monde extérieur. Cette initiative a beaucoup attiré l’attention des médias internationaux et #Internet4Iran a été un sujet d’actualité mondial sur Twitter.
Téhéran a bloqué Internet lors des manifestations de fin 2017 et début 2018, mais l’ampleur des pannes de courant actuelles est sans précédent en Iran. Le gouvernement s’emploie à renforcer le contrôle de ses réseaux en construisant un intranet, similaire à ce que la Chine et la Russie ont fait ou envisagent de faire.
Téhéran peut également bloquer toute influence extérieure. De tels réseaux internes donnent aux gouvernements plus de pouvoir lors de l’arrêt des connexions Internet, permettant ainsi aux services locaux de continuer tout en coupant l’accès aux réseaux et canaux externes.
L’Iran n’est pas le seul pays à avoir un accès limité à Internet en réponse aux troubles intérieurs. Les tentatives de contrôle du gouvernement vont de la fermeture de réseaux sociaux tels que Facebook et WhatsApp au blocage de toutes les activités en ligne.
Les restrictions ont pour but d’empêcher les manifestants de s’organiser, de mettre un terme à la désinformation, de réprimer la violence communautaire et même d’entraver la communication entre les putschistes.
Bien que les gouvernements puissent utiliser leur contrôle sur les réseaux à d’autres fins de corruption, y compris l’espionnage économique, l’utilisation de ce pouvoir pour occulter Internet a été particulièrement perturbante et prononcée en 2019. En voici quelques exemples:
- L’Inde a utilisé des blocages Internet pour réprimer la violence communautaire lors de ses élections de mai 2019.
- L’Éthiopie les a utilisés lors d’un coup d’État régional en juin 2019, le dernier exemple parmi d’autres du gouvernement.
- L’Iraq a mis en place des arrêts partiels et complets d’Internet à Bagdad et dans une grande partie de son sud au cours de violents troubles civils d’octobre à novembre.
- Le Soudan les a utilisés lors d’une opération de répression menée par les forces de sécurité en juin 2019.
Les gouvernements continueront probablement à utiliser les pannes d’Internet dans un avenir proche, notamment à mesure qu’ils acquièrent un contrôle accru sur Internet et les réseaux de téléphonie mobile. Les restrictions d’Internet créent des problèmes pour les voyageurs et les entreprises en bloquant la communication avec les autres personnes d’un pays et notamment avec des partenaires extérieurs.
De plus, les entreprises qui utilisent Internet mobile, telles que les services de téléphonie mobile (Uber, Careem, Lyft), sont incapables de fonctionner, ce qui perturbe une partie importante du trafic routier. Les entreprises multinationales dépendantes d’un accès à Internet ne sont pas en mesure de traiter les transactions. Les stands situés au bord des routes et les autres entreprises locales devant traiter des transactions par carte de crédit ne peuvent pas non plus fonctionner.
Les restrictions ont pour but d’empêcher les manifestants de s’organiser, de mettre un terme à la désinformation, de réprimer la violence communautaire et même d’entraver la communication entre les putschistes.
Les mesures suivantes peuvent aider les entreprises et les voyageurs à anticiper et à limiter les pannes Internet:
- Comprendre le climat politique local et savoir si des événements importants, tels que des élections, sont susceptibles de déclencher de telles mesures.
- Déterminer si le gouvernement a la capacité et l’intention d’imposer une telle panne – par exemple, les gouvernements autoritaires sont plus susceptibles de les utiliser, les pays qui les ont imposées le feront probablement encore et les pays dotés de leur propre intranet subissent moins de perturbations internes dues à la coupure des connexions externes.
- Élaborer des plans d’urgence pour que les opérations se poursuivent en cas de panne d’internet.
- Sécuriser des moyens de communication alternatifs, en particulier des appareils qui ne dépendent pas d’une connexion Internet.