La police algérienne a arrêté Said Bouteflika, le plus jeune frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, et deux anciens chefs des services de renseignement, les généraux Bachir Athmane Tartag et Mohamed Mediene, ont annoncé samedi des sources de sécurité.
Aucun autre détail n’était disponible et il n’y avait pas de commentaire immédiat de la part de la police. Les sources confirmaient un précédent reportage de Ennahar TV.
Said Bouteflika, qui a été le principal conseiller de la présidence pendant plus de 10 ans, a été le dirigeant de facto de l’Algérie à la suite d’un accident vasculaire cérébral subi par son frère en 2013, qui l’a laissé dans un fauteuil roulant.
Les manifestations massives en cours appelant à un changement radical du régime de Bouteflika ont poussé le président en difficulté à démissionner le 2 avril, mais les manifestants continuent d’exiger le renvoi de tous ceux qui étaient liés à l’ancien gouvernement.
“L’arrestation de Said est sans aucun doute le point culminant du démantèlement du système de Bouteflika“, a déclaré samedi à Reuters une source politique majeure.
Le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaed Salah, a promis de débarrasser le pays des politiciens, oligarques et responsables militaires corrompus, afin de rétablir la confiance parmi le peuple.
Le mois dernier, Salah a accusé un ancien chef des services de renseignement d’essayer de saper la transition, en faisant clairement référence à Mediene, surnommé le «rab dzayere», parce que beaucoup le considéraient comme la véritable autorité du pays.
«J’envoie un dernier avertissement à cette personne», a déclaré Salah à ce moment-là.
Bouteflika avait licencié Mediene en 2015 dans le but d’affaiblir les services de renseignement, mais il est toujours considéré comme l’une des personnalités les plus puissantes d’Algérie.
Les manifestants demandent également la démission du président par intérim, Abdelkader Bensalah, qui doit siéger jusqu’à l’élection du 4 juillet, et du Premier ministre Noureddine Bedoui.
Vendredi, des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés pacifiquement à Alger pour crier «On ne va pas se taire!».
L’armée reste l’institution la plus puissante d’Algérie, qui a laissé la politique de l’ombre pendant des décennies.
La semaine dernière, le général Salah, qui a aidé à chasser Bouteflika après l’avoir déclaré inapte à occuper ses fonctions, a annoncé que plusieurs grosses affaires de corruption seraient révélées dans le cadre d’une campagne de répression contre la corruption.
Plusieurs oligarques, dont Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie, sont derrière les barreaux et des enquêtes sont en cours.