Le Maroc envisage de s’orienter vers l’industrialisation militaire afin de développer sa propre industrie de défense, d’entretenir le matériel militaire existant et, éventuellement, de réduire les importations d’armes.
Le ministre délégué à la Défense nationale, M. Abdellatif Loudiyi, a déclaré que le Maroc cherchait à développer ses propres capacités de fabrication et de maintenance de matériel militaire, selon un rapport de la commission des affaires étrangères et de la défense nationale.
Le rapport ajoute que le Maroc a besoin que ses fournisseurs d’armes partagent sa technologie de fabrication et son savoir-faire dans le domaine des équipements militaires avec les Forces armées royales (FAR).
Le pays nord-africain a également pour objectif de commencer la construction d’usines de fabrication d’armes sur son propre sol.
Le Maroc est actuellement le deuxième plus grand exportateur d’armes et la septième puissance militaire d’Afrique derrière la deuxième position de l’Algérie, selon le classement des forces militaires de 2019. L’Algérie est le cinquième exportateur d’armes dans le monde, dépensant près de trois fois le budget annuel de la défense militaire du Maroc, selon le rapport 2018 sur l’évolution des dépenses militaires dans le monde.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé à la transition du Maroc vers l’industrialisation militaire lors de son discours à l’occasion du 63e anniversaire de la fondation des FAR.
SM le Roi a souligné la nécessité pour le pays de passer à l’industrialisation militaire, à la recherche scientifique et au développement autonome des industries militaires.
Dans la déclaration du ministère de la Défense, M. Loudiyi a ajouté que le Maroc devait collaborer, aux niveaux continental et international, pour mettre en place des programmes de recherche scientifique, technologique et technique.
Il a ajouté que les FAR doivent échanger leurs expériences et leurs compétences avec des partenaires internationaux pour poursuivre leur rapide évolution dans les domaines de la sécurité et de la défense.
Le Maroc a une expérience modeste dans la fabrication de certaines armes. Le journal arabe marocain Al Ahdath Al Maghribia a rapporté le 20 novembre que le Maroc avait commencé à fabriquer des munitions et avait également mis en place plusieurs sites de maintenance de matériel militaire.
L’ambition du Maroc de développer sa propre industrie de défense est soutenue par plusieurs alliés internationaux, dont le Brésil.
Lors de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères en Amérique latine, M. Nasser Bourita a rencontré son homologue brésilien, M. Ernesto Araujo, dans la capitale du pays.
La réunion a abouti à la promesse du Brésil de soutenir le passage du Maroc à l’industrialisation militaire.
Les deux pays ont signé un accord sur la coopération et la facilitation des investissements dans l’industrie militaire ainsi qu’un accord-cadre de coopération et de défense.
Le cadre consiste à promouvoir les connaissances en sciences et technologies militaires et à aider les officiers marocains en dispensant une formation en technologie sous la supervision d’officiers expérimentés de l’armée brésilienne.
Outre le Brésil, le Royaume-Uni s’est également engagé à soutenir les ambitions du Maroc en matière de fabrication de matériel militaire. L’engagement du Royaume-Uni a impliqué d’investir dans une joint-venture avec le britannique Chemical Military Product (CMP), un leader dans la production d’explosifs militaires et d’armes connexes.
Le déménagement s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal du Maroc, établi en 2017, visant à atteindre la «suprématie régionale» grâce à la modernisation du matériel militaire de ses armées, de ses forces aériennes et navales.
Jusqu’à présent, le Maroc a consacré 20 milliards de dollars à l’objectif stratégique. Les principaux fournisseurs d’armes au Maroc sont les États-Unis (53%), la France (44%) et l’Italie (1,4%).