Malgré une augmentation significative du déficit du compte courant (CAD) et des finances extérieures du Maroc due à la pandémie de COVID-19, le Maroc surmontera les défis, prédit un récent rapport de l’agence de notation américaine Fitch Ratings.

Le CAD du Maroc représentait 4,6% de son produit intérieur brut (PIB) en 2019. Ce chiffre est plus de quatre fois supérieur à la médiane mondiale de 0,9%, et devrait encore augmenter, selon le rapport.

La crise du COVID-19 aura un impact important sur le secteur du tourisme au Maroc, selon le rapport, rappelant que le secteur représente un important moteur de croissance et une source de devises étrangères. Le tourisme a contribué en moyenne à 6,7% du PIB du Maroc entre 2017 et 2019.

Les effets de la pandémie de coronavirus sur les chaînes de valeur mondiales pourraient également affecter l’industrie automobile marocaine, a prédit Fitch Ratings. L’industrie représente la plus grande part des exportations du Maroc, les ventes d’automobiles représentant 6% du PIB du pays entre 2017 et 2019.

La baisse mondiale de la croissance économique pourrait également peser sur d’autres exportations marocaines, telles que les phosphates, qui contribuent à 4,4% du PIB du pays, a ajouté le rapport.

Selon le rapport, les envois de fonds de la diaspora marocaine à travers le monde, qui représentent 6% du PIB du Maroc, seront également touchés, tandis que la sécheresse en cours affectera les exportations agricoles.

Sur une note plus positive, la baisse des prix du pétrole réduira la pression sur les importations du Maroc, selon le rapport, car les importations d’énergie représentent 6,9% du PIB du pays. La baisse de la demande de carburants due au verrouillage national réduira également la facture énergétique du Maroc.

Malgré l’incertitude entourant l’avenir de l’économie marocaine, le pays a le potentiel pour surmonter les défis de la crise COVID-19, principalement grâce à sa volonté d’ajuster la flexibilité de son régime de change, a assuré Fitch Ratings.

La banque centrale du Maroc, Bank al-Maghrib, a élargi la fourchette de fluctuation du dirham marocain (MAD) à 5%. La bande s’est élargie de 0,3% en janvier 2018. La bande continuera de s’élargir afin que le MAD puisse passer à une monnaie entièrement flexible, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI).

La flexibilité renforcerait considérablement la capacité d’absorption des chocs du Maroc et permettrait à Bank al-Maghrib de passer à une politique monétaire ciblant l’inflation, selon le rapport.

La résilience extérieure du Maroc est également soutenue par un accord de précaution de 3 milliards de dollars avec le FMI, que le gouvernement n’a pas encore utilisé, a révélé le document.

Enfin, le Maroc dispose d’une réserve de marché «confortable» de change de 25,7 milliards de dollars, selon le rapport. La réserve couvre environ cinq mois des paiements du compte courant du Maroc.