L’un des faits les plus tristes sur les voyages, mis à part le tourisme excessif et le comportement touristique généralement brut, le transport aérien est vraiment néfaste pour la planète et responsable d’au moins 2 à 3% des émissions de dioxyde de carbone d’origine humaine dans le monde. Alors que les avions hybrides et électriques se développent lentement, que le biocarburant pour avions à réaction est une solution durable et abordable, la planète surchauffe et l’empreinte carbone des voyages en avion aggrave la situation.

Maintenant, la France fait quelque chose pour rendre les voyages aériens un peu moins terribles pour la planète. Le mois dernier, le pays a exhorté l’Union européenne à mettre fin aux exonérations fiscales globales sur le carburéacteur afin de réduire les émissions de CO2. L’UE, qui s’est fixé pour objectif de réduire les émissions de carbone d’ici 2030, n’a pas encore pris de mesures en matière de transport aérien et la France a décidé de ne pas attendre. Le pays introduit une éco-taxe sur les compagnies aériennes au départ de ses aéroports pour aider à protéger l’environnement, a déclaré mardi le ministre des Transports.

Qu’est-ce que cela signifie pour les voyageurs?

La taxe est suffisamment faible pour que la plupart des gens ne se sentent pas ajoutés au billet d’avion. Selon Reuters, le prix ne sera que de 1,5 euro pour les vols à l’intérieur de la France ou de l’Union européenne, 3 euros pour les vols économiques hors de l’UE, 9 euros pour les vols de classe affaires au sein de l’UE et jusqu’à 18 euros pour les billets en classe affaires des UE. Les vols en France, les vols vers la Corse et les vols de transit (votre escale de quatre heures à Charles De Gaulle) ne seront pas taxés.

En dépit d’un prix d’impôt relativement bas, la France espère gagner environ 180 millions d’euros par an, qui lui serviront à financer des modes de transport plus écologiques, y compris le système de train du pays. Comme le note l’AFP, la France n’est pas le premier pays à taxer les transports aériens. La Suède a introduit une version plus performante en avril 2018, qui a ajouté jusqu’à 40 euros sur chaque billet afin de réduire l’impact du transport aérien sur le climat en frappant les clients là où ils se trouvent (leurs portefeuilles).

Une taxe sur le carbone comme celle-ci s’ajoute aux produits et services émettant du carbone, ce qui les rend légèrement plus chers par rapport à la quantité de carbone qu’ils émettent dans l’atmosphère. L’imposition d’une taxe sur le carbone à des activités comme le transport aérien international, qui est en général un luxe et non un besoin fondamental, alourdit le fardeau de la compensation des émissions de carbone des personnes qui en ont les moyens et qui émettent le plus de carbone.

Comme le marché boursier est rarement prospectif, les stocks d’avions ont fortement chuté en Europe après l’annonce de l’imposition de la taxe, comme le rapporte Reuters, notamment chez Air France et Lufthansa, qui s’emploie à ajouter des achats de compensation de carbone à son processus de réservation. La réaction du marché boursier peut également être due à un mouvement que les Suédois (et le Washington Post) ont qualifié de “honte de vol”, où les compagnies aériennes, notamment KLM Royal Dutch Airlines, exhortent les voyageurs à envisager de moins voler.

C’est un grand pas en avant pour la planète, sinon pour le bénéfice net des compagnies aériennes.